La réponse de Catherine, notre sexologue ☀️ :
« Oui, c’est évidemment très important d’aborder le sujet de la pornographie avec son ado ou avec son enfant, même avant qu’il n’y soit confronté.
Je précise « enfant » car nos jeunes sont de plus en plus tôt confrontés à la pornographie avec internet, les séries, la télévision.
Avant, les jeunes tombaient un peu par hasard sur les magazines pornos de leurs parents ou de leurs amis, les rayons de magasins, ça et là. Avec internet, tout le monde a accès à ce genre de contenu sans payer, sans restriction, sans limite. Aujourd’hui, les jeunes ont un téléphone de plus en plus tôt ainsi qu’un ordi personnel, souvent dans leur chambre. Il est donc urgent de les éduquer à la sexualité. !
Le porno n’a rien à voir avec les relations intimes et ce n’est pas si simple pour un/une jeune, un/une ado de s’approprier sa sexualité, son corps, de se découvrir, de se connaître. Trouver le bon moment pour expliquer que le monde du porno est fake à sa fille ou son fils me semble une priorité dans l’éducation à la santé.
Il n’existe malheureusement pas de cours d’éducation à la sexualité dans le parcours scolaire des jeunes et ils ne reçoivent que très peu d’informations, c’est très dommageable. La pornographie peut engendrer des difficultés dans l’harmonie de la vie sexuelle du couple. Biaiser les relations intimes les premières fois et, à plus long terme, créer des addictions, traumatismes, vaginisme, problèmes érectiles… Il faut aborder le sujet, à n’en pas douter !
Il ne faut pas dramatiser mais faire la part des choses. Il existe des reportages très intéressants sur le sujet. Je pense notamment à Ovidie, ancienne actrice porno, et son reportage Pornocratie. Elle dénonce les conditions de travail, les coulisses de ces films, les acteurs qui subissent de vraies tortures,…
Il est important de toujours garder le dialogue ouvert. Ne pas couper le lien avec son enfant, son ado. Si la situation devient problématique, si un blocage se présente, le ou la sexologue sera une personne ressource précieuse.
Je pense qu’il ne faut certainement pas partir au frontal. On a tous été jeunes, on a tous vu des images pornographiques, tout est une question de regards critiques, éclairés, éduqués. Et surtout, ne jamais juger son enfant, ni le culpabiliser. Garder le sens de l’humour et oser franchir le cabinet d’un sexologue pour se faire aider si besoin. » 💕