Le BDSM

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bdsm Arcan 11

©Adrienne Mahiels – 06/03/2023

Lorsque l’on parle de BDSM, beaucoup pensent directement aux livres et films « 50 shades of Grey. » Pourtant, la pratique peut aller bien au-delà des représentations données dans ces ouvrages.

Qu’est ce que le BDSM et, surtout, comment pratiquer de manière safe ? Arcan 11 vous dit tout.

Le BDSM, qu’est-ce que c’est ?

« BDSM » est un acronyme signifiant Bondage, Discipline, Dominance, Soumission, Sadisme et Masochisme que nous pouvons grouper en trois composantes distinctes : le Bondage/discipline (Bd), la Domination/soumission (Ds) et le SadoMasochisme (SM).

 

Ces pratiques, souvent abordées dans la sphère sexuelle (mais pas uniquement !) font correspondre une personne dominante – qui donne – et une personne dominée – qui reçoit. En théorie, deux personnes distinctes. En pratique, l’une peut devenir l’autre et inversement, selon les envies et les situations.

Les origines :

L’origine de l’acronyme BDSM est assez floue. Il serait apparu en 1969 dans l’article Fetishism and Sadomasochism de l’anthropologue Paul Gebhard mais certains articles parlent d’une création plus tardive, en 1991, sur des forums internet.

 

Les termes « sadisme et masochisme », quant à eux, ont été inventés par le psychiatre Krafft-Ebing à la fin du 19eme siècle. Auparavant, des appellations d’origines psychiatriques telles que « perversions sexuelles » étaient utilisées. Krafft-Ebing s’est inspiré des noms du Marquis De Sade et de Leopold von Sasher-Masoch, deux aristocrates auteurs d’écrits sado-masochistes, pour créer ses termes.

 

Les pratiques BDSM par contre, bien que n’ayant pas toujours porté ce nom, existent déjà depuis longtemps. En effet, des gravures et peintures datant de l’antiquité et représentant diverses pratiques de plaisir dans la douleur ont été retrouvées par les archéologues. Certains articles parlent même de témoignages archéologiques remontant à 5 000 ans !

 

Bien qu’ayant une connotation négative et étant souvent réprimé, notamment à cause de la religion, Le BDSM a toujours existé de manière plus ou moins cachées, dans toutes les sociétés.

Petit lexique du BDSM

Voici une liste non-exhaustive sur l’univers du BDSM.

 

Aftercare : Soins physiques et/ou psychologiques prodigués par le/la dominant(e) au soumis après une séance.

 

Bondage : Pratique utilisant des attaches et entraves.

 

Contrat : Liste reprenant les actes autorisés et les limites à ne pas dépasser. Plus d’explication voire chapitre « les points importants ».

 

Discipline : Code de conduite/ordres donnés par une personne dominante à une personne soumise avec punition réelle ou feinte lors d’une désobéissance.

 

Dominant(e) : Personne exerçant une domination sur un(e) soumis(e). Appelé(e) également « maitre/maitresse », « master, mistress » et parfois « top » en anglais.

 

Domination : Pouvoir, contrôle qu’une personne dominante exerce sur un(e) soumis(e).

 

Dress code : Pré-requis vestimentaire pour rentrer dans un club, une soirée.

 

Esclave : Personne soumise totalement à un(e) dominant(e). L’esclave devient la « chose », la propriété de son maitre, perdant son statut de « personne », lui obéissant aveuglément 24h/24. Contrairement à la personne soumise obéissant par plaisir, l’esclave obéit par devoir. L’esclavagisme BDSM est une domination, non une exploitation.

 

Kink : Pratique, fantaisie, préférence sexuelle, comportement non conventionnel. Le pratiquant qui est kinky et appelé « kinkster ».

 

Masochisme : Appréciation de la souffrance (physique ou morale) reçue.

 

Munch : Réunions publiques, rencontres sur le thème BDSM.

 

Sadisme : Plaisir dans la souffrance (physique ou morale) infligée à autrui de manière volontaire.

 

Safeword : Code, mot de sécurité choisi afin de stopper immédiatement la séance si le/la dominé(e) en ressent le besoin. Plus d’explication voire chapitre « les points importants ».

 

Soumis(e) : Personne se soumettant à un(e) dominant(e). Appelé(e) également « dominé(e) », « submissive » et parfois « bottom » en anglais.

 

Soumission : Offre, abandon du contrôle d’un(e) soumis(e) à une personne dominante.

 

SSC : « Sûr, Sain et Consensuel » ou « Sain, Sécuritaire et Consenti » (Safe, Sane and Consensual en anglais). C’est la ligne directrice de base et indispensable à toute relation BDSM.

 

Switch : Personne aimant être dominante et soumise en alternance.

 

TPE : Total Power Exchange (Echange de Pouvoir Total). Relation entre un(e) dominant(e) et un(e) esclave. Le/la dominant(e) possède le total pouvoir sur son esclave, 24h/24.

 

Vanille/vanilla : Pratiques sexuelles « classiques », ordinaires, traditionnelles. A l’opposé de Kink, donc.

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Les points importants :

Contrairement aux relations dites « classiques », la pratique du BDSM peut s’avérer dangereuse et doit donc respecter certains points importants à ne surtout pas négliger.

 

  • Le BDSM se pratique entre adultes consentants (voir article consentement).
  • Un contrat doit être réalisé et validé par toute personne pratiquant la relation, avant que celle-ci ne débute.

Ce contrat reprend les actes autorisés ainsi que les limites à ne pas dépasser entre les partenaires. Il est obligatoire ! Assurez-vous de prendre connaissance de chaque détail, chaque acte, avant de donner votre accord. Le/la dominant(e) doit également être au courant d’un éventuel souci de santé du/de la soumise afin d’adapter ou de ne pas réaliser certains actes.

 

  • L’écoute de l’autre et de soi-même, verbale ou non verbale, est indispensable.
  • Un code/mot de sécurité ou « safeword » doit être convenu entre les partenaires afin de stopper immédiatement la séance si le/la dominé(e) en ressent le besoin.

Ce mot doit être différent d’un « non », d’un « stop » ou d’une quelconque onomatopée car ceux-ci peuvent faire partie du plaisir et donc ne constituent pas une demande d’arrêt claire. Favorisez plutôt une couleur (rouge, par exemple) ou un mot totalement différent de la sphère sexuelle comme « tomate ». Ce code ne doit pas non plus être trop long (évitez anticonstitutionnellement donc). Aussi, lors d’usage de bâillons avec ou sans entrave, mettez-vous d’accord sur un certain signe (hochement de tête par exemple).

 

  • La sobriété doit être TOTALE. Pas de pratique BDSM sous influence de drogue ou d’alcool. Vous devez être à 100% conscients de vos actes, être capable d’évaluer les limites et les risques et savoir agir de manière adéquate en cas de danger.
  • Comme dans chaque relation, il est primordial de se protéger des infections et MST. Mettez un préservatif lors d’une pénétration, nettoyez impeccablement les objets utilisés, n’utilisez pas d’aiguilles avec un partenaire non régulier, etc.
  • Vérifiez la totale sécurité du/de la dominé(e) lors de chaque acte. Par exemple, testez la température de la cire, gardez un couteau ou des ciseaux lorsque vous employez des cordes, etc. afin d’éviter à tout prix une blessure ou pire.
  • La période après-séance ou « aftercare » est indispensable afin de faire le topo de la session et permettre au/à la dominé(e) de reprendre ses esprits. Ce moment peut durer quelques heures ou quelques jours après la relation afin de permettre aux partenaires de faire le point et peut-être prendre du recul afin d’améliorer ou de modifier la séance suivante. Entre caresses, étreintes et discussion, cette aftercare permet de prendre soin des émotions et de rester à l’écoute de l’autre.

Quelques exemples de pratiques :

Scénarіos plus ou moins élaborés, utilisation ou non d’accessoires ou de déguisements , voici une liste non-exhaustive de pratiques BDSM, soft ou plus hard.

Si vous êtes débutants, prenez votre temps, testez vos limites de manière sécuritaire et, de manière générale, communiquez un maximum avec votre partenaire. Bien entendu, que ce soit votre 1ere ou votre 100eme fois, respectez les points importants du chapitre au-dessus !

 

Le bondage : Le/la dominant(e) attache son/sa soumise afin d’entraver ses mouvements. Pas de menottes ni de cordes ? Pas de problème ! Un vêtement ou un simple tissu peu parfaitement faire l’affaire. Attention à la sécurité : vérifier scrupuleusement vos nœuds afin d’éviter un garrot, faites en sorte de savoir enlever les entraves facilement et rapidement en cas de souci et gardez une paire de ciseaux à porter de main lorsque vous utilisez une corde ou un textile.

Attachez votre partenaire au lit, à une poutre ou, si vous avez, à une croix de St Andrée1…

 

La privation sensorielle : Votre partenaire est attaché(e) ? Bandez-lui également les yeux et, pourquoi pas, ajouter un bâillon (attention aux risques d’étouffement). La privation sensorielle exacerbe les sens.

Petit + :  Placer des écouteurs avec de la musique dans les oreilles de votre soumis(e) afin de le/la désorienter au niveau de l’ouïe.

 

Dominez votre partenaire : Donnez-lui des ordres et, si il/elle refuse d’obéir, c’est la punition ! A vous d’être imaginatifs. Et soyez également dominant(e) physiquement ! Employez le dirty talk, si ça vous plait.

 

Les stimuli et la douleur physique : Griffures, morsures, coups de langue à divers endroits du corps. Faites ressortir l’animal qui est en vous ! Ajoutez-y, pourquoi pas, des accessoires tels qu’un fouet, une cravache, des pinces tétons, de la cire chaude, de l’électrostimulation, … Tentez également la populaire « fessée ». Variez les pressions, passez de la douceur à la fermeté en alternance. Et si vous n’êtes pas certain(e) de la force à employer, allez-y progressivement et testez au préalable sur vous-même.

 

L’asphyxie : Privez le/la soumis(e) d’oxygène est une pratique courante dans le BDSM. Attention, à réaliser avec beaucoup de prudence !

 

Les jeux de rôle : Endossez le rôle du maitre/de la maitresse d’école et de l’élève, du docteur/de la doctoresse et du patient, etc. Ajoutez-y des déguisements, pour mieux entrer dans le personnage !

 

La frustration : Amenez votre partenaire jusqu’à la limite de l’orgasme puis… stoppez tout !

 

Le candaulisme : Regardez votre partenaire avoir une relation avec un/une autre. Jaloux(se) s’abstenir.

 

Enormément d’autres pratiques existent. Inventez, créez, testez ! Faites une séance avec une ou plusieurs techniques et variez les plaisirs. A la fin de la séance, place à l’aftercare !

 

1 Structure en forme de Croix sur laquelle vous pouvez immobiliser votre partenaire.

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Que vous pratiquiez le BDSM chez vous ou dans un club, soyez inventifs, prenez du plaisir et surtout, avec consentement et en toute sécurité !

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