Le Kamasutra, juste une histoire de sexe ou bien plus que ça ?
Des origines à aujourd’hui, Arcan 11 vous dit tout !
Le Kamasutra, l’origine
« Kamasutra » est un mot sanskrit (ancienne langue du sous-continent indien) composé de Kama signifiant « désir » et Sutra « aphorisme » (bref énoncé résumant une théorie ou un savoir).
Au départ, juste un texte…
Écrit vers le 4eme siècles (certaines sources parlent du 6eme siècle) par Mallanaga Vâtsyâyana, le Kamasutra est un recueil composé uniquement de textes. Ce n’est que bien plus tard, vers le 16eme siècles, qu’apparaissent les premières enluminures et illustrations.
Le véritable Kamasutra
A l’origine, l’ouvrage n’était accessible qu’aux nâgarakas, la classe aisée de la population en Inde brahmanique. Seul 1% de la population y avait accès !
Loin d’être uniquement consacré à la sexualité, le Kamasutra est en fait composé de sept livres prodiguant des conseils pour une vie harmonieuse au sein du couple :
Sadharana (Les questions générales)
Samprayogika (Les embrassements, les jeux amoureux,)
Kanya Samprayuktaka (L’union du mâle et de la femelle)
Bharyadhikarika (Les devoirs et privilèges de l’épouse)
Paradarika (Les épouses d’autrui)
Vaisika (Les courtisanes)
Aupamishadika (Les médecines toniques, les méthodes occultes, etc.)
Sur l’ensemble de ces ouvrages, seul le deuxième parle des fameuses positions sexuelles ! Et encore, il ne s’agit que d’un chapitre.
Le Kamasutra est donc une marche à suivre pour mener une vie sensuelle, sophistiquée, et pour trouver l’équilibre entre les trois piliers de la vie selon l’hindouisme : la vertu, la richesse et la volupté (Dharma, Artha et Kama).
Tout y est décrit, de l’organisation de la vie domestique en passant par le mariage et les problèmes conjugaux. Le sujet des rapports sexuels déviants/contre-nature – même punis par la loi – et de l’adultère est aussi abordé mais l’auteur précise que, bien que permettant à certains d’épanouir leur Kama, ces pratiques ne sont pas recommandables voire contraire au Dharma.
L’ensemble des ouvrages explique que les hommes ne doivent pas uniquement maîtriser la pénétration mais également les baisers, les griffures, les morsures, les différentes manières de frapper avec des sons appropriés et également les comportements à tenir par les partenaires pour ensuite laisser place à leur imagination. De plus, les désirs de la femme doivent être impérativement respectés et l’union physique doit être d’abord précédée par une union intellectuelle.
Le jeune homme apprend comment faire un rendez-vous parfait et la séduction passe par la nourriture, la musique, le parfum et même les philtres d’amour.
Au sujet de l’homosexualité
Le Kamasutra s’adresse principalement aux hétérosexuels mais le sujet de l’homosexualité ainsi que de la bisexualité et de la transidentité est aussi abordé et est appelé « troisième sexe » ou « troisième nature ». Cependant, ces relations sont plutôt envisagées comme solution lorsqu’il n’y a pas de personne de l’autre sexe disponible.
Le Kamasutra aujourd'hui
Le Kamasutra par Vatsyayana
Du sanskrit à l’anglais
L’Inde faisant partie de l’Empire britannique au 19eme siècle, Sir Richard Burton commanda, en 1883 (1876 selon d’autre sources), une traduction anglaise du Kamasutra pour l’imprimer et la diffuser. Malheureusement, étant contraire à la morale de l’époque (voir paragraphe ci-dessous), l’ouvrage fut dans un premier temps interdit pour être ensuite autorisé vers 1963.
Comme l’explique Alka Pande, universitaire indienne, auteure et conservatrice de musée : « Quand le Kamasutra dresse la liste des positions ou donne des conseils à un homme pour séduire une femme mariée, ça ne passe pas. En Inde, contrairement à l’Europe, il y a une longue histoire de sexe et de sensualité, c’est un élément fondamental de la vie et de la société, nécessaire au bon équilibre. On fait l’amour pas seulement pour avoir des enfants, mais pour le plaisir. »
Précisons tout de même que l’Inde actuelle devient de plus en plus puritaine, contrastant avec la liberté sexuelle du Kamasutra.
Multiplication des éditions
La version française, quant à elle, a été réalisée par Isidore Liseux – date précise inconnue mais Liseux fut éditeur à Paris entre 1875 et 1894.
Au fil du temps, les éditions et les illustrations se sont multipliées mais, cependant, les différents livres du Kamasutra ont été éclipsés au profit d’un seul chapitre : celui des positions sexuelles.
Place aux acrobaties
Ce fameux chapitre du Kamasutra présente 8 positions sexuelles de base à partir desquelles découlent des variantes. L’ensemble totalise 64 positions, certaines pour le moins acrobatiques voir même extrêmement difficiles. Au fur et à mesure de la multiplication des éditions, de nouvelles positions sont apparues, celles-ci étant des variantes et adaptations des postures de base.
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Une source d’inspiration
Finalement, malgré le fait que le Kamasutra ai été réduit à un simple manuel sexuel, il est une source d’inspiration, de plaisir et de fantaisie pour beaucoup de partenaires. Et le bonheur sexuel, c’est important !